RT 2012 : quelles exigences pour l’isolation des sols ?

La RT 2012 est la règlementation thermique qui s’applique à la construction immobilière. Elle fixe des exigences à atteindre pour moderniser le parc résidentiel et diminuer progressivement la consommation énergétique des logements. Les objectifs de la RT 2012 permettent de déterminer les matériaux isolants à privilégier et l’épaisseur nécessaire pour obtenir une résistance thermique suffisante. Qu’en est-il pour les sols et planchers ? Comment isoler un sol en conformité avec la RT 2012 ? Nous vous expliquons tout cela dans les paragraphes suivants.

RT 2012 et l'isolation thermique d'un sol

D’où vient la RT 2012 ?

La démarche d’amélioration de la performance énergétique dans le secteur résidentiel est née à la suite du choc pétrolier de 1973. La RT 1974 (Règlementation Thermique) a évolué plusieurs fois pour élever peu à peu le niveau de construction et la résistance thermique des bâtiments neufs. La RT 2005 a franchi un nouveau pas en définissant le seuil maximal de consommation d’énergie primaire d’un bâtiment à 150 kWhep/m²/an. Finalement, la RT 2012 est encore plus ambitieuse, puisqu’elle impose que tous les logements n’excèdent pas une consommation maximale de 50 kWhep/m²/an. Par rapport à la RT 2005, la RT 2012 tend à faire réaliser aux ménages une économie d’énergie de 650 euros par an en moyenne. Elle s’applique à tous les biens immobiliers dont la superficie dépasse 50 m², dont le permis de construire a été déposé après le 1er janvier 2013.

Il faut retenir que la RT 2012 vise une performance globale du bâtiment. Elle laisse libre choix des matériaux et des moyens pour y parvenir. Le constructeur a la responsabilité d’utiliser son savoir-faire et ses connaissances pour concevoir le bien immobilier à l’aide de méthodes et de matières premières adaptées.

Les logements anciens sont exclus de la RT 2012, qui n’impose pas d’objectifs en rénovation. Toutefois, si vous souhaitez remplacer l’isolation de votre logement ou la mettre à niveau pour réduire votre consommation d’énergie liée au chauffage, nous vous conseillons de remplir les exigences de la RT 2012.

Comment appliquer la RT 2012 au niveau d’un plancher ?

Souvent, les constructeurs travaillent étroitement avec les bureaux d’études thermiques pour déterminer les solutions à mettre en place pour atteindre les objectifs légaux de construction bioclimatique. Au niveau d’un plancher, les priorités sont de limiter les déperditions surfaciques de chaleur, de traiter les ponts thermiques et d’obtenir une bonne étanchéité à l’air.

À tous les niveaux, les planchers sont concernés par la règlementation thermique :

  • Le plancher bas : il s’agit de la dalle située au-dessus d’un vide sanitaire et des fondations du bâtiment. La face inférieure de ce plancher n’est pas chauffée, contrairement à sa face supérieure.
  • Le plancher intermédiaire : placé entre deux étages, ses deux faces appartiennent à des pièces chauffées. Il convient d’éviter les ponts thermiques au niveau des liens avec les parois verticales extérieures. En rénovation, cela passe par une isolation thermique par l’extérieur.
  • Le plancher supérieur : présent dans les constructions disposant d’un toit-terrasse, la face inférieure de cette dalle appartient à un espace chauffé, alors que la face supérieure est directement exposée au climat.

Puisque les planchers bas et supérieurs ont une face complète qui communique avec l’extérieur, ils sont à isoler en priorité.

La RT 2012 appliquée à un plancher bas

Les performances thermiques diffèrent selon le type de plancher dont il est question. Pour construire une dalle sur terre-plein conforme à la RT 2012, on vise généralement une résistance thermique comprise entre 2,4 et 4 m².K/W. Dans le cas d’une dalle sur vide sanitaire ou vide technique, on préconise une résistance thermique comprise entre 3,4 et 5 m².K/W.

En pratique, pour une dalle sur terre-plein, cela passe par la mise en place de panneaux isolants sous chape flottante, afin de traiter au mieux les ponts thermiques au niveau des liaisons avec les parois verticales extérieures. Le polystyrène est fréquemment choisi, pour sa durabilité, sa résistance à l’humidité et sa conductivité thermique.

Un plancher sur vide sanitaire nécessite quant à lui une conception en poutrelles de béton et en hourdis de polystyrène. Au-dessus, on vient couler une dalle flottante ou une dalle de béton armé.

Lorsqu’il s’agit d’un plancher chauffant, l’isolation est impérative pour orienter le flux de chaleur et éviter d’importantes déperditions thermiques.

La RT 2012 appliquée à un plancher haut

Les toits-terrasse sont directement exposés aux conditions météorologiques extérieures et ils doivent être correctement isolés pour éviter des pertes énergétiques importantes. Pour cette raison, au niveau de ces planchers hauts, on prévoit une résistance thermique plus importante, entre 6,5 et 10 m².K/W.

Pour atteindre un tel niveau d’isolation, on associe alors une dalle isolée (à l’aide de poutrelles en béton et de hourdis en polystyrène) avec une isolation par l’extérieur. Au-dessus de la dalle, on place une ou plusieurs couches d’isolant ainsi qu’un pare-vapeur et une membrane d’étanchéité.

L’épaisseur et le nombre de couches varient en fonction du matériau choisi. Traditionnellement, en construction résidentielle, on exploite beaucoup les laines minérales. Cependant, de nombreuses personnes sont attirées par l’aspect écologique et l’argument de la qualité sanitaire des produits écologiques comme le liège, le chanvre ou la fibre de bois. De leur côté, les isolants synthétiques sont les seuls à offrir des performances thermiques suffisantes pour diminuer considérablement l’épaisseur de matériau nécessaire.

C’est à vous de choisir l’isolant que vous souhaitez, en fonction de la résistance thermique visée, de l’espace disponible, de vos moyens financiers et du savoir-faire de l’artisan qui l’installe.

Au-delà de la RT 2012 : la RE 2020

En lieu et place de la RT 2012, c’est dorénavant la RE 2020 (Règlementation Environnementale) qui sera en vigueur (au 1er janvier 2022). La RT 2012 exigeait que les constructions neuves soient des bâtiments à basse consommation (BBC), avec une consommation d’énergie primaire inférieure à 50 kWhep/m²/an. La RE 2020 va beaucoup plus loin, puisque tous les bâtiments livrés depuis 2022 devront dorénavant être des bâtiments à énergie positive (BEPOS), avec une consommation d’énergie primaire inférieure à 0 kWhep/m²/an. 

Comme pour la RT 2012, c’est au constructeur de concevoir correctement les édifices pour qu’ils respectent les exigences en vigueur. Il n’y a donc pas de matériau ni d’épaisseur imposée pour isoler correctement un plancher. Pour atteindre facilement les objectifs fixés, sans avoir besoin d’une épaisseur de matériau trop importante, le plus simple est souvent d’avoir recours à la mousse de polyuréthane, qui offre les meilleures performances en isolation thermique.

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