La bonne ventilation d’un logement est fondamentale, tant pour les performances énergétiques que pour la santé de ses occupants. Jean, un habitant de la région parisienne, qui avait fait installer une ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux dans sa maison il y a un an, se dit déçu et mécontent de son choix. Selon lui, la VMC est inutile et lui fait consommer plus de chauffage. Ce constat est-il partagé par d’autres ? Une VMC peut-lle faire consommer plus de chauffage ? Pour expliquer un tel constat et comment choisir un système réellement efficace ? Pour réponse à ces questions, basons nous sur une étude publiée par l’Agence de la Maitrise de l’énergie (ADEME).
Mauvaise expérience avec une VMC : pourquoi ?
« Je pensais que la VMC allait améliorer la qualité de l’air et réduire l’humidité, mais je n’ai pas vu de différence. Au contraire, je trouve que l’air est plus sec et plus froid« , témoigne-t-il.
Il affirme que sa facture de chauffage a augmenté de 20% depuis qu’il a la VMC. « Je dois chauffer plus fort pour compenser les pertes de chaleur causées par la VMC. C’est un gaspillage d’énergie et d’argent« , déplore-t-il.
Il regrette son choix et envisage de désactiver ou de supprimer la VMC. « Je me suis fait avoir par les discours commerciaux des installateurs. Ils m’ont vendu la VMC comme une solution écologique et économique, mais c’est tout le contraire« , dit-il.
Il n’est pas le seul à se plaindre de la VMC. Selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), publiée en 2019, une VMC mal adaptée peut entraîner une surconsommation de chauffage de 5 à 15% selon les cas. En outre, l’étude pointe du doigt la VMC simple flux, qui présente des performances bien inférieures aux systèmes plus modernes.
Mais alors, comment choisir une VMC qui économise plutôt le chauffage ?
La même étude recommande de bien choisir le type de VMC (simple flux ou double flux), de l’adapter aux besoins du logement et de l’entretenir régulièrement pour optimiser son fonctionnement. Cela passe bien entendu par une excellente isolation du système d’aération. Voici quelques-uns des systèmes de VMC ainsi que leurs performances :
- Les VMC simple flux. Elle est choisie pour son faible prix. Elle assure un renouvellement de l’air constant dans le logement, quel que soit le taux de l’humidité de l’air. Elle peut créer des déperditions thermiques importantes puisqu’elle ne s’adapte pas aux usages. Ce système, bien qu’étant économe, est, sur le long terme, le moins efficace.
- Les VMC hygroréglables. Elles réagissent au taux d’humidité présent dans l’air. Le débit d’air entrant est ainsi plus ou moins élevé en fonction de ce taux. Il existe deux modèles : A ou B. Dans le modèle A, seules les bouches d’extraction sont hygroréglables, tandis que dans le modèle B les entrées d’air le sont également.
- Les VMC double flux. Elles permettent de contrôler les débits d’air à la fois sortant et entrant. Grâce à un échangeur, la chaleur de l’air extrait est récupérée pour être transférée à l’air soufflé. Il n’y a donc aucun mélange entre l’air extrait et l’air soufflé, seulement un échange de chaleur. Selon les dernières estimations, un tel système permettrait d’économiser jusqu’à 10% de chauffage ! En outre, il permet d’augmenter significativement le DPE.
La déperdition de chaleur entrainée par un système de VMC est donc principalement liée au choix du modèle. Comme nous venons de le voir, il est plus intéressant pour un particulier de dépenser plus d’argent d’un coup en achetant un système économe type VMC double flux, plutôt qu’acheter le modèle économe et le regretter plus tard, comme c’est le cas de Jean. Bien entendu, une VMC double flux entraine quelques problèmes, puisqu’il est nécessaire d’avoir une surface cachée importante pour pouvoir y placer le caisson. Pour un appartement, une VMC hygroréglable de type B est une bonne idée, puisqu’elle est par exemple utilisée dans les nouvelles constructions adaptées à la RT2012. Elle garantit donc une très faible déperdition de chaleur.
