Le choix d’un système de chauffage pour son logement est une question qui préoccupe de nombreux ménages, et avec raison. Entre le gaz et l’électricité, il peut être difficile de prendre une décision éclairée, car plusieurs facteurs doivent être pris en compte. Alors que les années 2022 et 2023 ont été marquées par une forte inflation du coût de l’énergie, nous allons voir les prévisions pour l’année à venir, et analyser pour voir si l’un ou l’autre de ces modes de chauffage sera plus avantageux.
Les coûts d’installation et de maintenance
Pour un chauffage électrique : l’installation est généralement moins onéreuse que celle d’un chauffage au gaz, car elle ne nécessite pas de canalisation ni de raccordement au réseau de distribution. De plus, la mise en place des radiateurs électriques s’avère plutôt simple. Quant à l’entretien, il est assez limité puisque les radiateurs n’ont pas besoin de révision régulière. Bien sûr, cela dépend du type de radiateur choisi.
- Convecteur : coût modéré à l’achat, entretien réduit
- Rayonnant : coût moyen à l’achat, peu d’entretien
- À inertie : coût élevé, mais très peu d’entretien
Pour un chauffage au gaz : À l’inverse, l’installation d’une chaudière requiert de se raccorder à un réseau de distribution de gaz naturel ou de propane. Le coût d’acquisition est souvent plus élevé, surtout pour les chaudières à condensation. L’entretien annuel d’une chaudière au gaz est obligatoire et implique des frais réguliers.
Le coût des deux énergies et les prévisions pour 2024
C’est le poste de dépense le plus important, car il concerne votre facture énergétique. Le prix du gaz et de l’électricité varie en fonction des années, n’hésitez donc pas à suivre ces évolutions pour anticiper d’éventuelles hausses.
Le chauffage électrique
Le principal avantage du chauffage électrique réside dans son rendement, puisque près de 100 % de l’énergie consommée est transformée en chaleur. Cependant, il convient de noter que le prix du kilowatt-heure (kWh) électrique est relativement élevé en France, ce qui peut alourdir la facture.
Pour un tarif Bleu EDF :
- Heures creuses : entre 0,06 et 0,08 €/kWh
- Heures pleines : entre 0,15 et 0,18 €/kWh
Pour un tarif Jaune EDF :
- Heures creuses : entre 0,075 et 0,085 €/kWh
- Heures pleines : entre 0,13 et 0,14 €/kWh
Il faut également prendre en compte la répartition des heures creuses et pleines dans la journée. L’électricité est souvent moins chère pendant la nuit, ce qui permet d’utiliser les radiateurs sur une plage horaire plus avantageuse économiquement.
Pour 2024, la Commission de régulation de l’énergie prévoit une hausse maximale de l’ordre de 10% du tarif réglementé de l’électricité au 1er février 2024.
Le chauffage au gaz
Pour les tarifs du gaz, il existe plusieurs abonnements possibles :
- Tarif réglementé : un tarif fixé par l’État et ajusté périodiquement (trimestriellement) en fonction des coûts d’approvisionnement
- Offre à prix fixe : un tarif bloqué pendant une certaine durée (1 à 5 ans), indépendamment des fluctuations du marché
- Offre à prix indexé : un tarif lié aux évolutions du marché, mais généralement inférieur au tarif réglementé
Actuellement, le prix du kWh de gaz est de 10,41 c€/kWh pour le chauffage et de 12,70 c€/kWh pour les petites consommations, comme les plaques de cuisson. Il convient de noter que même si le rendement des chaudières au gaz a progressé ces dernières années, avec l’apparition des modèles à condensation ou basse température, le prix du kWh a explosé avec la guerre en Ukraine.
La commission de régulation de l’énergie (CRE) prévoit pour 2024 une hausse de 6,3% hors taxes pour un ménage utilisant le gaz comme moyen de chauffage uniquement. Pour ceux qui se servent du gaz principalement pour la cuisson et l’eau chaude, l’augmentation serait de l’ordre de 11,3%. (source : https://www.cre.fr/actualites/la-cre-consulte-les-acteurs-de-marche-sur-le-futur-tarif-de-distribution-de-gaz-de-grdf).
Comparaison des coûts sur le long terme
L’idéal pour comparer les dépenses énergétiques liées au chauffage au gaz et à l’électricité serait d’évaluer le coût annuel, voire sur plusieurs années. Pour cela, il faut prendre en compte non seulement le prix du kWh, mais aussi la consommation annuelle et les frais d’entretien.
En général, le chauffage électrique est moins coûteux à l’installation et à l’entretien, mais sa consommation énergétique peut être plus impactante sur la facture. À l’inverse, le chauffage au gaz nécessite un investissement initial plus important, mais son coût énergétique est souvent plus faible. Évidemment, ces estimations dépendent des spécificités de chaque logement (isolation, surface, etc.).
Le choix du chauffage en fonction de la situation géographique et de la taille du logement
Il est également pertinent de considérer plusieurs éléments comme la localisation géographique et la taille du logement pour faire votre choix :
- Dans les zones urbaines, où le raccordement au réseau de distribution de gaz est facilement accessible, le chauffage au gaz peut être parfois intéressant en termes de praticité d’instillation.
- Pour les logements neufs ou bien isolés, une option intermédiaire peut être envisagée avec le recours à un système mixte combinant un chauffage à inertie et une chaudière à condensation, qui offre un bon compromis entre confort thermique et maîtrise des dépenses.
- Pour les petits logements ou les résidences secondaires, le chauffage électrique peut présenter une solution intéressante par sa simplicité d’installation, d’utilisation et d’entretien.
Au final, il n’existe pas de réponse unique pour déterminer si se chauffer au gaz ou à l’électricité est plus cher. Plusieurs critères sont à prendre en compte, tels que le coût d’installation et d’entretien, la consommation énergétique et la situation géographique du logement. Chaque ménage doit donc peser les avantages et inconvénients de chaque type de chauffage en fonction de ses besoins spécifiques.