Permeance, rayonnement, humidité relative : des critères négligés en rénovation, pourtant indispensables

Par L'équipe Optireno

Un homme isole des combles avec de la laine de verre. La vapeur d'eau passe à travers l'isolant, c'est le concept de permeance
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Il est temps de lever le voile sur l’un des sujets les plus passés sous silence dans le domaine de l’éco-construction : le confort thermique. En effet, alors que tout le monde parle d’isolation et de subventions pour réaliser des économies d’énergie, peu abordent la question essentielle du confort. Pourquoi ? Parce qu’en réalité, la clé pour profiter d’un habitat agréable ne réside pas uniquement dans l’isolation mais aussi dans une bonne gestion de la chaleur et de l’humidité. C’est ce que nous allons détailler voir ici, à travers trois concepts et critères techniques dont l’on n’entend jamais parler, et qui sont pourtant essentiels en rénovation énergétique : la diffusion de chaleur via le rayonnement, le maintien d’une humidité relative, et la permaence.

1. La production et la diffusion de la chaleur : un enjeu majeur pour le confort

Il est primordial de comprendre que le confort thermique ne se limite pas à avoir une pièce bien chauffée. Il s’agit en réalité de redonner de la chaleur aux habitants. Pour ce faire, il faut envisager le chauffage comme un système complet qui englobe la production, le transport et la diffusion de la chaleur.

La production de chaleur peut se faire de différentes manières : par combustion de combustibles, par effet Joule avec de l’électricité, ou même par une production centralisée ou décentralisée. Une fois produite, la chaleur est généralement transportée par un liquide caloporteur, souvent de l’eau, dans des radiateurs.

Cependant, la diffusion de la chaleur est l’étape qui a le plus d’impact sur le ressenti de confort. En effet, les calories perdues par rayonnement doivent être captées par rayonnement. Ainsi, la mission de rayonnement devient un paramètre essentiel à considérer. Par exemple, un radiateur en fonte, grâce à sa densité, va émettre beaucoup de rayonnement infrarouge, contrairement à un radiateur en tôle qui va plutôt chauffer l’air par convection. Cette différence peut influencer la température à laquelle vous vous sentirez confortable.

2. L’isolation : une question d’humidité relative plus que de température

L’une des erreurs communes lorsque l’on parle d’isolation est de penser qu’elle vise uniquement à maintenir une température constante à l’intérieur de l’habitat. En réalité, le principal rôle de l’isolation est de permettre de maintenir un taux d’humidité relative inférieur à 65 %, quelle que soit la teneur en eau de l’air ambiant.

Pourquoi cette importance accordée à l’humidité relative ? Tout simplement parce qu’elle influe directement sur votre ressenti de confort. En effet, un air trop humide (au delà de 65 % d’humidité relative) vous donnera une sensation de moiteur, tandis qu’un air trop sec (en dessous de 45 %) vous donnera la pépie. En d’autres termes, vous pouvez avoir froid à 21 degrés si l’humidité relative est trop basse, et vous sentir bien à 17 degrés si elle est correctement gérée.

3. L’importance de la permeance dans l’isolation

La permeance, ou capacité à laisser passer la vapeur d’eau, est un autre aspect à ne pas négliger dans l’isolation. Comme notre peau qui permet une respiration cutanée, nos murs doivent également avoir la capacité de laisser évacuer de la vapeur d’eau. C’est particulièrement vrai dans l’habitat ancien, où les remontées capillaires peuvent être nombreuses.

Si ces remontées capillaires ne sont pas correctement gérées, elles peuvent entraîner une humidité excessive dans les murs, avec tous les problèmes que cela peut engendrer : moisissures, champignons, allergie… Il est donc crucial de choisir un isolant capable de gérer l’humidité, et non pas simplement de la repousser.

Prendre en compte les particularités de l’habitat ancien

Si vous envisagez de rénover un habitat ancien, il y a des contraintes spécifiques à prendre en compte. Les remontées capillaires, l’assèchement des couches d’argile, le radon… Chacune de ces problématiques demande une attention particulière.

En revanche, il ne faut pas oublier que le bâti ancien a également de nombreuses qualités, notamment en termes d’empreinte carbone. En effet, rénover un bâtiment ancien est souvent plus vertueux au niveau de la consommation de ressources et des émissions de gaz à effet de serre que de construire du neuf.

En conclusion : vers un confort thermique optimisé

Comme vous l’avez compris, optimiser le confort thermique de votre habitat ne se résume pas à isoler et à se chauffer avec un chauffage high-tech. Il faut également prendre en compte la diffusion de la chaleur, le taux d’humidité relative et la capacité de vos murs à laisser passer la vapeur d’eau. Envisager ces différents aspects (ce sont carrément des notions de physique) de manière globale vous permettra non seulement d’améliorer votre confort, mais aussi de réaliser des économies d’énergie.

L'équipe Optireno